N'hésitez pas à me contacter par email gabriel.desbiolles@gmail.com ou par téléphone au 06 47 74 19 76. Bonne visite.

Cornemuses médiévales à anches simples





"Muse au sac" en ré (sans bourdon), poirier teinté. Ci dessous, représentation d'un instrument semblable - on note l'absence de bourdon - par Robert Campin.



Détail de la Nativité de Robert Campin, Maître de Flemalle







Plainte de la Vierge sous la croix, Lai anonyme du XIIème 
Manuscrit du Roy, Danse anonyme fin XIIIème
Valentin Bruchon, cornemuse médiévale et autres
 
 
Can vei la lauzeta mover, joué par Jacopo Bisagni
 
 
Extrait sonore d'une cornemuse médiévale en érable



Musettes 16"

 
 Musettes 16'' disponibles en ébène du Mozambique, buis ou prunier, les hautbois sont anchés roseau.




Musette d'après J. Béchonnet, ébène du Mozambique bagué buis, boitier loupe de noyer et nacre.




Vèzes, chalumeaux à capsule


 Vèze en mi en fruitier, un chalumeau en érable (à gauche) et un en poirier (à droite). Anches simples en roseau, réservoir en coloquinte.



"(...) d'autres instruments représentés dans les Cantigas pourraient être des vèzes, avec un petit réservoir d'air fait avec une vessie, mais il pourrait s'agir aussi d'aérophones montés sur une calebasse et joués avec la respiration circulaire."

Source : Cornemuses, un infini sonore ; J.P. Van Hees ; Coop Breizh ; 2004

Cornemuse médiévale à jeux monoxyles



Cornemuse médiévale en Ré à jeux monoxyles en poirier, gamme majeure avec tierce mineure au pouce droit, un tuyau mélodique + un bourdon. Son aspect rappelle la boha des Landes, les doubles tuyaux monoxyles étaient pourtant courant à l'époque médiévale.

 Extrait audio, Por nos de dulta tirar, Cantigas de Santa Maria

 
 

Jeux monoxyles en érable ondé, bagues corne & os. Ré 415 Hz à deux voix.


Exemple de gamme de jeux monoxyles doubles



Détail d'une sculpture de la cathédrale de Burgos (E) sur laquelle on observe un instrument similaire mais, ici, le tuyau mélodique est double.

Source : Cornemuses, un infini sonore J-P. Van Hees, Coop Breizh, 2014


                                      

Irish Uilleann Pipes

 Uilleann pipes en ré, pour l'instant jusqu'au half set

  Practice set en ébène, top et bagues en laiton

 Soufflet en noyer


Muses à Corne

    
 Chalumeaux à anche simple : en réalité, il serait plus juste de parler de muses (tuyau cylindrique à anche simple) à corne (pavillon). Pour plus de confort de jeu, l'anche peut être placée dans une capsule à la manière du cromorne. On peut tout à fait la jouer avec une poche et rajouter un bourdon (muse au sac, corne-muse...)

De gauche à droite : ré en érable, sol en prunier & ré en buis sans capsule

 Le pavillon de corne donne de la puissance sonore et procure un timbre très particulier.




 Muse à corne en charme, ici entièrement sertie d'anneaux de corne noire et rose. Se joue à la bouche ou avec la poche en cuir.

Smallpipes























Version ancienne du scottish smallpipes en ébène du mozambique, bagues cocobolo & laiton, doigté fermé, plus sonore et moins riche en harmoniques
Le chanter à perce cylindro-cônique est inspiré d'une musette datée du XVIIème conservée au Kunsthistoriche Museum  de Vienne.


 
Extrait sonore d'un smallpipes en ré, ébène

Matériaux

 Le Bois


 L'ébène du Mozambique Dalbergia melanoxylon, aussi appelé "African blackwood" ou "Grenadille" est en réalité une variété de palissandre, dans la très grande famille des Dalbergia. Sa densité est encore plus importante que l'ébène et son grain très fin offre aux perces intérieures un état de surface parfait. Ci-dessus, galoubet en "ébène" à différents stades de fabrication.

Autres essences

Je travaille beaucoup avec des essences plus locales, comme les fruitiers Rosaceae :
Prunier (Prunus domestica), Cerisier sauvage ou Merisier (Prunus avium), et parfois - en très petites quantités - l'Abricotier (Prunus armeniaca), l'Amandier (Prunus dulcis) et le Pommier commun (Malus domestica)
Je travaille aussi énormément le Poirier commun (Pyrus communis)
Tous ces bois sont choisis sur pied et proviennent des mes Alpes natales (poirier, prunier, cerisier, pommier) et des environs de Pernes (abricotier, amandier).

L'Érable sycomore (Acer pseudoplatanus) ou "faux-platane", offre un état de surface très propre, facile à travailler et parfois de superbes ondes. Quand au Charme commun (Carpinus betulus),
son incroyable dureté et sa forte densité compensent son usinage laborieux.

N'oublions surtout pas le Buis européen (Buxus sempervirens), capricieux et lent à pousser (et à sécher!) mais magique dans sa mise en oeuvre et dans son rendu fini.
Mon stock de buis provient des Pyrénées, avec plus de 10 ans de séchage.


Le Roseau


Le roseau dont on fait les anches, qu'elles soient simples ou doubles. Celui-ci vient du Var, de plantations spécialement cultivées pour satisfaire les musiciens et facteurs d'instruments.


L'Huile de lin

L'huile est essentielle aux instruments à vent, elle permet à la fois de nourrir le bois, de le rendre étanche à l'air, d'éviter les fentes, de faire des vernis...
Le choix de l'huile est assez variable selon les musiciens et les facteurs : huile de noix, de lin, d'olive, d'amande douce, de pépin de raisin... 
Certains tourneurs utilisent de l'huile de tung, ou huile de bois de Chine, très bonne huile de finition mais chère et pas toujours de qualité.
Personnellement, je préfère l'huile de lin. Le trempage se fait à froid pendant 48h dès que l'instrument est terminé.
 Bien sûr, il y a plusieurs qualité d'huiles dans le commerce, les huiles vendue dans les magasins de bricolage sont à éviter, j'utilise de l'huile de lin alimentaire bio, plus chère mais infiniment meilleure.

Siccative? Pas siccative? Une huile siccative sèche plus vite qu'une huile qui ne l'est pas, certaines ne sèchent pas du tout. L'huile de lin fait partie des huiles naturellement siccatives, contrairement à l'amande douce par exemple.
Plusieurs siccatifs artificiels : terre d'ombre (dioxyde de manganèse), sulfate de zinc, faire bouillir l'huile, exposition aux ultra violets...
Les UV sont sans doute la technique la plus facile et efficace pour l'huile de lin : enfermer 20cl d'huile dans un petit flacon en verre étanche et le laisser en plein soleil pendant plusieurs mois, le mieux étant plusieurs années!

Un instrument à vent se huile tous les ans, huiler avec un chiffon fin et propre à l'extérieur et à l’intérieur de la perce, laisser couler en position verticale une journée. Ensuite, bien essuyer l’excédant avec un autre chiffon. Quelques jours de séchage suffisent.


Matières animales


Peaux de vache pour les poches de cornemuses, cornes de bovins, os, bois de cerf, nacre...


Le laiton


Depuis la révolution industrielle, les coulisses d'accord sont faites en métal sur un bon nombre d'instruments de la fin du XIXème, notamment dans les îles Britanniques (uilleann pipes, northumbrian & scottish  smallpipes, piob mohr...) Il est facile à usiner, à cintrer et c'est un support intéressant pour le traitement de surface (nickel, chrome, argent...). Son seul défaut, il s'oxyde vite donc nécessite un entretien régulier.


L'acier

Pour mes alésoirs, j'utilise de l'acier rapide STUB, idéal pour de décolletage. Petit bémol, son procédé de fabrication cause une déformation si on le travaille autrement que dans son axe longitudinal...


De gauche à droite : 20 pouces, 16 pouces, D chanter uilleann pipes, dzùra gaida, 16 pouces pavillon, smallpipes pavillon, puit d'anche



Mon Parcours

Après avoir pratiqué la musique dans mon enfance, aux percussions puis au hautbois baroque et à la cornemuse écossaise, je découvre le monde de la musique mécanique en 2010. J'intègre le Centre de Formation d'Apprenti Facteurs d'Orgues de Eschau (67) et deviens apprenti de Didier Bougon, facteur d'orgues de barbarie à Mormoiron (84). En 2012, je participe à la restauration du grand orgue de la cathédrale St Pierre de Montpellier au sein de l'entreprise du maître facteur d'orgues Jacques Nonnet à Grenoble.

Je poursuis ensuite mes études musicales au Conservatoire National de Région de Marseille à la flûte à bec auprès de Marine Sablonnière. Au contact de musiciens comme Michel Quagliozzi, Anaïs Ramage et Pierre-Marie Chemla, je me forme à la musique ancienne, de la sonate baroque aux estampies du XIVème en passant par les danseries italiennes de la Renaissance. 

En parallèle, grâce à Véronique Duhem, je découvre les sessions de musique irlandaise au O'Brady's à Marseille : tout de suite sous le charme de cette ambiance musicale de partage, j'apprends le tin whistle et l'uilleann pipes, fameuse cornemuse d'Irlande.

En 2016, je quitte Marseille pour les bals trads de l'Indre, là où la cornemuse bourbonnaise m'attend. C'est avec Rémy Villeneuve et Anne-Lise Foy que je joue bourrées et mazurkas au CRD de Chateauroux à la 16" et 23". La formation lutherie à La Châtre (36) me permet alors de fabriquer ma première cornemuse avec Nicolas Galeazzi et de faire un stage chez Philippe Bolton, facteur de flûtes à bec à Villes-sur-Auzon (84).

De retour dans le Vaucluse, je découvre le galoubet-tambourin grâce à Jean Coutarel, qui me donne l'occasion de copier un galoubet de sa collection, et à Jean-François Gérold, qui m'a apporté de très bons moments de musique.

J'installe mon atelier en 2017 à Pernes les fontaines, ville des métiers d'art où je propose des instruments issus de mes recherches sur les instruments anciens (mesures d'instruments aux musées MuPop de Montluçon et MuCem de Marseille) et d'échanges avec les musiciens actuels.